Voici le premier contact visuel avec cette structure complexe mais architecturalement esthétique.
Vestiaires et bureaux administratifs
Les bâtiments à l'entrée représentent les bureaux administratifs, douches et salle des pendus, ils sont datés de 1930, sur le fronton.
Lavoir des Chavannes
Le lavoir se compose ainsi : les deux premiers niveaux servent à la circulation et le stockage ils sont en béton armé et poutrelles. Au dessus se trouve l'étage du traitement du minerai, c'est une grande structure constitué principalement de poutrelles métalliques. L'ensemble est recouvert de sheds, sauf dans sa partie centrale qui a été rehaussé en 1950 pour accueillir un pont roulant.
L'ensemble des sheds sont couverts de tuiles qui proviennent de tuileries de la région.
Les péniches venaient se stationner sous les trémies extérieures et recevaient le charbon traité. Une péniche pouvait charger à peu près 250 tonnes de charbon.
Lavoir des Chavannes
Voici un partie des pieux octogonaux qui ont été utilisé pour le soutènement et les fondations du lavoir.
Lavoir des Chavannes
Lavoir des Chavannes
L'eau étant une ressource obligatoire dans le traitement du charbon, une salle des pompes était installée afin de pomper l'eau du canal. Une galerie creusée dans le rocher et passant sous une partie du lavoir amenait également de l'eau directement au canal.
Plus loin se trouve le niveau inférieur de la halle des bruts, là où étaient stockés le charbon brut avant d'être élevés tout en haut du lavoir.
Passé humain
Passé humain
Il y a plusieurs braseros dissimulés dans tout le lavoir, ils servaient à se réchauffer durant les longs mois d'hiver.
Passé humain
Passé humain
Tout prés du magasin central, un atelier avec encore toutes les machines outils, une perforeuse, une poinçonneuse, une guillotine, une forge, une meuleuse et un long établi parsemé d'outils. Au fond se cache un bout de vie de ces années passées : des vieux casiers, où sont annotés les noms des ouvriers, des dates et au sol de vieux vêtements de sécurité, rien a bougé.
Passé coloré
Passé coloré
Passé coloré
Même si c'est un monde très noir, la rouille et la verdure s'installent également facilement.
La cisaille guillotine est une machine outil qui sert à découper des tôles en métal, par pression.
Passé ferroviaire
Garage à locomotives
Voici l'atelier à locomotives, il y a plusieurs lignes l'une d'entre elle est en direction de la Centrale Lucy, les autres vont vers le lavoir, derrière moi la ligne continue. Plus bas, une seconde ligne relie le lavoir à l'ancienne sous-station.
Entre les deux il y a énormément de place (enfin surtout aujourd'hui), il reste des dizaines et des dizaines de wagons trémies, ces wagons venaient de toutes les mines aux alentours pour déverser leur chargement. Ils ont tous été feraillés.
Garage à locomotives
L'alimentation en charbon se faisait donc par wagons trémies tractées par des locomotives de type BB (c'est à dire monté sur 2 groupes de 2 essieux, donc 8 roues) que les cheminots surnommaient "Boites à sel" en raison de leur forme qui ressemblait à une boite à sel et à poivre. Ces locomotives circulaient sur un réseau privé électrifié et rejoignaient le réseau PLM (Paris-Lyon-Méditerranée avant sa nationalisation en 1938 lors de la création de la SNCF).
La BB01 est construite en 1925 par la SACM elle a une puissance de 600ch pour un poids de 60t. tout comme la BB06.
La BB11 est construite également par la SACM en 1927 tout comme la BB12.
La BB 12 est sauvegardée au musée minier de Blanzy.
Passé industriel
Arrivée du charbon
Outre les installations du lavoir, la centrale Lucy et le puits Darcy, ce pont en particulier, est également un ouvrage réalisé en béton armé. Il permet la liaison entre le puits Darcy et le lavoir.
Convoyeurs
Le charbon arrivait par wagons puis par bandes transporteuses à l'arrière du lavoir dans une pré-installation où il était déversé au travers d'une grille, dans un énorme puits (toujours visible) celui-ci partait ensuite vers un premier concassage.
Dans cette partie il y a des convoyeurs partout, aériens à l'extérieur qui partent dans toutes les directions, et à l'intérieur cela n'arrête pas de monter et descendre. C'est un peu complexe à comprendre.
Halle des bruts
Halle des bruts
La grande halle des bruts (niveau haut) était l'endroit où le charbon arrivait véritablement au lavoir, déversé et stocké (niveau bas), il remontait vers l'une des sept lignes de traitement appelées groupes.
Voici un schéma des bandes transporteuses, les différentes couleurs m'échappent encore sur leurs significations de même que toutes ces abréviations. La centrale Lucy II fournissait l'électricité au lavoir, en contrepartie celui-ci envoyait toujours par convoyeurs les schlamms pour que la centrale les brûlent.
Lavoir des Chavannes
Lavoir des Chavannes
Le site s'habille aussi bien en noir et blanc.
Lavoir des Chavannes
Le dernier étage montre l'immensité du site mais aussi la disposition des outils de manière étagée afin de mieux comprendre leur répartition par étage. Le charbon était traité de façon à suivre un cheminement gravitaire.
Le charbon était acheminé par des norias à cet étage ce qui le faisait monter à 18 mètres au dessus de son point de réception.
Crible a résonanceVibro ClingCrible Robbins
Cribles Allis ChalmersTambour Laveur Wemco
Bac PICTurbine soufflante Rateau
Drew Boy
C'est à partir de maintenant que le charbon va être criblé et lavé, c'est un étage impressionnant et très complexe où toutes les machines sont collés les unes aux autres.
A la remontée des norias, le charbon est dirigé une première fois vers les cribles Vibro-Cling qui vont les triés par tailles : ceux inférieurs à 7mm et ceux supérieurs. Les supérieurs sont dirigés vers les cribles Hewitt Robins qui vont de nouveau les trier, ceux inférieurs sont classés par bac à pistonnage P.I.C en trois catégories : les lavés (premier choix), les mixtes et les schistes.
Un bac à PIC comprend cinq compartiments à lit filtrant, équipés d'un tamis de grains de feldspath d'une densité élevée qui font office de clapets. Ils sont alimentés en air comprimé par quate turbines soufflantes multicellulaire (avec une de secours)
Un mot sur les cribles dit à résonance présents au lavoir, l'entreprise allemande Krupp a conçu un crible qui permet à chaque oscillation l'énergie libérée par la décélération des masses en mouvement est accumulée dans des ressorts et restitué à ces masses pendant la période d'accélération de la course de retour avec une petite perte due à l'amortissement. Ce crible permet notamment une fréquence de vibration plus importante et une faible sollicitation au niveau des organes de commande et une quasi absence de vibrations au niveau des fondations.
Ceux supérieurs qui ont subi les deux phases de cribles sont maintenant envoyés vers les tambours à liqueur dense Wemco. Le principe est simple, dans un compartiment rempli d'eau on augmente la densité de l'eau en ajoutant une liqueur dense composée de magnétite (de l'oxyde de fer) pour obtenir une densité de 1.38. Les charbons les plus légers (les flottants, les premiers choix) sont évacués vers un crible, quand aux plus lourds (les plongeants) ils sont plongés de nouveau dans un compartiment dont la densité est cette fois de 1.98. Les schistes et mixtes peuvent ainsi être différences. L'eau est ensuite purifié (par magnétisme) pour être de nouveau utilisé de même que la liqueur.
A la sortie du Wemco, c'est le crible égoutteur Allis Chalmers qui prend en charge le criblage des lavés issue du premier compartiment, et des schistes et mixtes dans un second compartiment.
Une fois lavés, les charbons sont dirigés vers les trémies pour acheminement, à l'étage inférieur et le cycle recommence.
Premier étage
Premier étage
Ce premier étage est la dernière opération de triage du charbon, c'est un dédale imbriqué de bandes transporteuses, qui a pour but l'acheminement du minerai provenant des étages vers les différentes trémies de stockage pour son envoi. Le lavoir fonctionnait en flux tendu, le charbon une fois lavé, était directement expédié, par voie fluviale ou ferroviaire.
Cet étage est le plus graphique, et montre l'importance et le côté dense et technique de cette infrastructure.